A l'heure ou le féminisme et la question du genre sont à l'avant scène de tous les débats culturels et politiques, dans la vie des provinces on ne se questionne pas toujours sur ce que serait en fait d''être un homme ou une femme mais l'on perpétue plutôt une conception à tendance patriarcale. Si le discours général à changé, les ressorts inconscients n'ont pas autant été impactés par les idées du temps. Il semble bien qu'il existe des réalités de questionnement bien différentes qu'on appartienne à la ruralité ou à l'urbanité; qu'on ait fait de hautes études où qu'on ait travaillé tôt et appris sa culture de la vie plutôt que de l'université; et finalement, ce problème de genre semble aller bien au-delà du genre, à propos de la classe sociale, à propos de la couleur de la peau ou de la culture à laquelle on appartient. Ainsi, il est connu que le milieu de l'art et du cinéma est très ouvert à la question LGBT. Les médias donnent cette impression d'un consensus d'acceptation mais rien n'est moins sûr.
Cela n'est vraiment pas si nouveau, car depuis les années 1910 cette différenciation des milieux sociaux faisait apparaitre différents comportements. A Paris, les années folles virent les corps et les esprits se libérer des codes de genre et de race; les femmes des milieux intellectuels, coiffées à la garçonne avaient ôté leur corsets et côtoyaient leurs amants noirs américains ou antillais. L'homosexualité y était largement admise, tandis qu'en Angleterre elle était condamnée lourdement par la loi. Mais la province demeura traditionnelle et patriarcale et le rôle des femmes, le regard sur les minorités ethniques ne changea globalement que lentement après 1968 On peut observer ce même clivage entre le monde urbain et rural partout dans le monde, aux USA notamment entre démocrates et républicains se répartissant le monde intellectuel plus urbains et la ruralité plus traditionnelle et conservatrice, ou la Turquie stambouliote où la population de la capitale est très pro-européenne et éduquée où les femmes ne sont pas voilées et l'arrière pays qui est resté traditionnel et religieux. Il faudrait croire qu'il existe partout dans le monde cette démarcation toujours et plus que jamais marquée entre "rats des ville" et "rats des champs", et qu'elle est un facteur notable d'éducation ou de vectorisation des idées concernant le rôle des hommes et des femmes. J'enfonce ici les portes ouvertes.
Je vis et travaille en ruralité depuis bien longtemps mais j'ai aussi habité et fait mes études dans une grande ville. C'était une gageure de devenir psy dans un petit village de Dordogne, et je ne m'attendais pas, quand j'ai commencé, à rencontrer autant d'analysants motivés, ni à les accompagner dans un cheminement aussi profond. Il faut croire donc, contrairement à ce que je viens de dire, que les choses auraient radicalement changé. Pourtant, c'est dans le travail thérapeutique que l'on peut mesurer la persistance des tendances conservatrices dans l'image et les thèmes concernant le choix du genre, le rôle des femmes et des hommes dans la vie active où dans la façon de considérer le mariage.
Il reste un clivage considérable entre les femmes et les hommes, et à bien des égards les activités sont restées territorialisées surtout dans les milieux populaires.. "Où sont passés les hommes", disent souvent les dames dans les associations de villages....elles rient de bon coeur quand l'une d'elles répond: ".... devant le mach de rugby, ou à la chasse." On les retrouve aussi sans l'ombre d'un doute au bricomarché du coin, à la salle de sport et plus rarement aussi le soir à jouer de la batterie ou de la basse entre amis, pour les plus créatifs . Tout cela peut paraitre cliché et caricatural mais c'est la réalité de nos campagnes et des villes aussi à bien des égards. Les femmes vont faire plus aisément des sessions de développement personnel, des ateliers de danse ou de la relaxation, des activités de marche nordique, et hommes et femmes , c'est vrai, iront ensemble à l'amicale laïque de leur village.
Que se passe- t-il donc dans le cabinet du psy dans un petit village? Et bien peu ou proue la même chose qu'en ville, mais il faut bien le dire l'image de l''homme à moins évolué que celle de la femme. Ceux ci semblent être accolée aux activités concrètes et manuelles pour les plus de 40 ans, aussi bien de leur faite que de celui des attentes de leur compagnes qu'elles doivent complémenter pourles activités du bricolage ou du jardin. Les homosexuels ne sont pas trop mal accueillis malgré tout, quand ils viennent s'installer en néo-ruraux et se fondent dans la philosophie alternative des trentenaires ou, justement on pourrait croire que les choses bougent. Les histoires d'amour sont toujours aussi compliquées, peut être davantage car sous cette soudaine redistribution des rôles, on s'aperçoit que la naissance des enfants vient replacer chacun dans un atavisme étonnant. si peu de jeune 'hommes viennent consulter ls semblent perdus face aux demandes de leur compagne souvent très revendicatrice. Perdus et promptes à se désengager au nom de l'amour libre....
Dans le cabinet du psy, on vient examiner aussi les évidences. On se pose des question , tout haut. On regarde sous la surface si les actes correspondent aux paroles....on démystifie la pensée globale. On voit peu à peu où on en est dans cet océan de rêves.