Existence ou non-existence du moi.
Il n'est pas juste de dire aussi simplement "que le moi " serait la cause de tous les maux de l'existence, même si les enseignants spirituels le désignent comme "la fausse identité" ou "l'imposteur". En effet, le "moi" est lié au fonctionnement social de l'individu.
Néanmoins, d'un point de vu pratique et quotidien, il serait bon de prendre quelque recul vis-à-vis des assertions philosophiques afin de ne pas réduire le fonctionnement de l'esprit à des slogans trop rudimentaires et impactants pour la psyché, qui est semblable à de l'eau. Elle est si sensible que tout mouvement y trouve d'infinies et vertigineuses résonances semblablement à l'effet d'un caillou qui, lancé dans une mare produit d'innombrables ondes qui s'étendent jusqu'aux rives longtemps après que le choc ait eu lieu.
Le moi" est" une fonction bien claire, qui est de faire tenir l'être dans un monde perceptif commun aux autres êtres de son espèces. Il n'est pas réel. Il n'est pas comme quelque chose de déterminé et tangible, mais il est une sorte d'assemblage représentatif qui a sa forme de réalité virtuelle, en tant que projection nécéssaire dont il ne serait donc pas sage de vouloir se débarrasser arbitrairement, juste parce que cela ne tiendrait pas le coup philosophiquement. Il est, en somme une image nécessaire. Quelque chose d'énergétique qui fait tenir dans la relativité l'être, la vie et son continuum. Il n'est pas possible de tirer à boulet rouge sur lui pour le "dézinguer" avec autant de désinvolture et ce pour se conformer à l'idée qu'on aurait de la quête l'Eveil. Ceci serait parfaitement dangereux et illusoire.
Charge d'Essence et objets extérieurs
Dans certains moments de mon existence, j'ai pu appréhender ce qu'était " la faille de représentation," et jusqu'où sa béance pouvait aller. Certaines personne se soutiennent ainsi de l'image qu'elles créent intérieurement grâce au support du miroir à l'extérieur. dont elles saisissent le reflet comme une preuve de leur existence au monde. Elles peuvent aussi utiliser l'harmonie des couleurs et leur effet sur l'âme, et utiliser vêtements et accessoires comme autant d'éléments pour se soutenir là où il n'y a plus rien que du vide. Un vide de représentation d'eux même. Une béance. Un nihil. Une vacuité totale qui êst aussi une ablation du sens..
C'est le noyau du narcissisme comme pivot de la symbolisation. L'élément "image" ou imaginaire vient s'associer également à la "présence" vibratoire et à la texture du vêtement ou des "objets-parures". Explorant la nécessité vitale du narcissisme; celle d'une identité imaginaire comme marque définitive de ce que l'on serait. à partir de laquelle se déploierait l'espace et le temps dans le récit persnnel: Façon de donner du sens àai fait d'exister dans l'espace angoissé d'une vie incertaine qui plonge loin dans le mystère.
j'ai réalisé que texture et couleurs avaient aussi une "charge d'Essence" qui pouvait nourrir grandement l'être de ce qu'il y a de plus véritable et vitalisant dans la beauté du vivant. Il ne faudrait en effet pas croire que la beauté n'aurait pas de profondeur. La beauté dont je parle est l'harmonie qui résulte de la mise en adéquation du fond et de la forme chez un être interdépendant de son milieu. C'est le sentiment esthétique dont Kant évoquait la charge de sens déferlant sur le témoin de sa contemplation.
Relativité et Essence
La relativité des choses est un aspect de la perception qui est aussi associé à l'Essence. On ne peut pas la considérer comme un aspect secondaire ou inférieur, classifiant par priorité tel ou tel aspect de la vie et de la Conscience. La Relativité est l'Essence vue d'un certain angle. L'expression des choses, son déploiement est à la fois relativité en tant que mouvement et changement de forme, et aussi Essence en tant que fondement ou substrat de la Conscience.
Ainsi, s'assoir pour méditer est la forme. Elle est l'expression d'une intention de se libérer des voiles imaginaires. On se trouve là dans le présent perçu, avec tout ce que l'on est, un peu mal à l'aise. On fait cette exploration de ce qui est et d'un certain inconfort à être image et au delà de l'image, car d'ordinaire dans la vie sociétale et active on à guére le temps et la disponibilité d'examiner comment fonctionne la vie et la perception. L'Eveil serait donc l'exploration renouvelée et consciente de l'expression de la vie sous toutes ses formes et de l'Essence dont elles se constituent invisiblement et subtilement.
Si la souffrance apparait, elle se manifeste dans le même ordre d'expérience que le bonheur, le doute, ou le rêve, au sein du continuum d'égalité. En effet, en tant que telles, les choses sont toutes semblables dans leur nature, en tant que représentations ou interprétations, en image, en expériences sensorielles, en sons intériorisés sous l'aspect de phrases non vocalisées, au dedans de l'esprit, qui, lui-même n'a pas de dedans bien qu'on l'imagine ainsi.
Le vide n'est pas vide. Il n'est pas nihil. Il n'est pas creux. Il n'est pas absence de représentation. On ne peut le décrire, ainsi qu'il est impossible de décrire qui l'on est. La nature du moi demeure hors d'atteinte de toute vision mais pas de ce que l'on éprouve à partir de l'organe archaïque dont tout être est fait et qui est si secret qu'il n'a pas de nom.