Thérapie analytique non-duelle

L'amour comme santé fondamentale

Le 28/06/2025 0

La condition de l'équilibre psychique est profondément reliée à l'amour et la sagesse.
 

La condition de l'équilibre psychique est profondément reliée à l'amour et la sagesse.

Qu'entendre par ces deux termes qui semblent plutôt appartenir au registre de la philosophie?  L'amour, ici est à entendre davantage du coté de l'amitié ou de la sympathie naturelle avec toute chose, et aussi dans le sens où toutes les choses sont interdépendantes les unes avec les autres; de sorte que, si l'on met la prédilection sur l'une de ces choses, ce sera vraisemblablement au détriment des autres qui demeureront négligées créant un déséquilibre dans l'inter relation.. L'amour requiert donc une certaine compréhension  archaïque ( mais non moins subtile) des relations entre les êtres vivants, comme formant une entièreté. De même l'organisme humain n'est pas coupé en deux, entre ce qui serait "le corps" et ce qui serait "l'esprit". En effet, c'est l'esprit conscient qui perçoit le corps. et c'est encore l'esprit qui nomme le corps comme tel. Il n'existe pas de réelle séparation entre le corps et l'esprit. Le corps est la partie visible de l'être, tandis que la psyché- 'l'esprit-) est sa partie invisible. Quand nous pensons, cela n'est pas visible, mais il est évident pour tout le monde que cela est réel. De même lorsque nous ressentons une émotion, ou lorsque nous faisons un rêve. 

   L'invisible de l'être est une dimension incroyablement vaste; un territoire imaginaire où surgissent sensations, émotions , pensées et perceptions du monde externe. On comprend dés lors que tout fonctionne simultanément et que les différents domaines de la vie s'entrecroisent sans cesse, l'intériorité avec l'extériorité, l'imaginaire avec la réalité et le mode symbolique qui propose une direction à cette dynamique complexe et combinatoire.  Il est clair que l'organisme humain obéit aux même lois que l'ensemble du vivant connu. Cette compréhension intuitive de cette réalité complexe et paradoxale est, à mon sens, ce que l'on pourrait qualifier d'amour. L'attention posée sur chacun des éléments de cette complexité et en même temps, l'évidence d'un tout . l'amour comme qualité de conscience de l'ensemble et des parties.

La sagesse relève aussi de cette compréhension du tout et de la partie. Ajoutons à cela qu'elle ouvre sur la question de la limite. La limite est une notion qui peut sembler intellectuelle et arbitraire. C'est le cas. Or même les animaux dits "inférieurs" comme les insectes, de la même manière que les mammifères connaissent la notion de "territoire", qui détermine des limites spatiales, hiérarchiques ou comportementales. La question de la limite est au coeur du vivant. En effet, n'établissons nous pas d'emblée une limite à ce qui serait dans notre corps, et à l'extérieur du corps? Quand nous mangeons, nous portons la nourriture tirée de l'extérieur dans notre corps. Où plaçons nous la limite de notre corps avec notre environnement externe?  La peau. C'est elle qui constitue la limite, en ce sens qu'elle contient nos organes et notre liquidité et l'empêche de s'écouler vers l'extérieur. Pourtant, si nous pénétrons l'intérieur de la peau, nous ne trouvons pas vraiment quelque chose que nous appelons "la peau". Nous trouvons des cellules disposées en strates. La cellule en elle-même peut-elle être considérée comme la peau elle-même? Non. On dira: c'est une cellule.   
Avec la notion de limite ou de territoire, naissent donc des notions comme "dedans" et "dehors" qui peuvent être comprises par la majorité des êtres vivants dans le sens qu'elles organisent et favorisent la survie. Pourtant, la limite induit aussi qu'il existe une subjectivité qui trace les différents territoires, selon les espèces par exemple. La limite questionne la relativité du jugement conscient. Chez les animaux le territoire est déterminé par la ressemblance (progéniture, couleur de poils, même espèce) par la perpétuation et la protection du patrimoine génétique via la reproduction.

Avec la limite, entre en jeu la notion de relativité. Quand un principe est-il fixe ou absolu? L' est-il? 0u  y a t'il des exceptions de porosité des territoires qui permettent des croisements entre les différents domaines du vivant, les différentes espèces ou les différentes modalités de survie, de sorte que ce qui parait un moment favorable à la vie , comme cette extrême hiérarchisation du clan peut s'avérer funeste si l'entre soi ne s'ouvre pas à l'exogamie. Cela impliquerait que la notion de territoire pourrait varier dans le temps, selon la nécessité.  N'est ce pas ce que nous constatons depuis l'aube de l'humanité. Dans cette perspective, la sagesse ouvre la possibilité de faire des allers et retours dans  la manière dont on considère le territoire, davantage comme un moyen ( une nécessité à un certain moment d'évolution) que comme une fin. La sagesse permet de considérer la structure qui aide à vivre, dans l'ensemble de la dynamique du vivant, qui est toujours à reconsidérer dans son caractère mutant?

Nous voyons combien amour et sagesse appartiennent au vivant, et permettent le respect des différence tout en ouvrant sur des rencontres, voire des hybridations . Les différents territoires peuvent non seulement cohabiter les uns à coté des autres, mais s'entrecroiser et cheminer en symbiose, comme le font les chiens et les chats avec les êtres humains par exemple, ou "les esprit" avec les êtres humains de la Taïga comme le décrit l'anthropologue  Charles Stépanoff  dans son ouvrage "Voyager dans l'invisible" .

Dans la thérapeutique non-duelle, cette base de compréhension est essentielle afin de ne pas sectoriser davantage l'être souffrant qui vient consulter. En effet, la souffrance psychique est souvent perçue comme un morcèlement de l'image de soi, ou une incapacité à se connecter au flux vital.  Il convient d'accompagner vers  une ouverture du " territoire imaginaire" si celui ci est tronqué ou réduit. Au contraire, si l'individu est noyé sans aucun repère vital ou persuadé d'une toute puissance sans limite, de lui proposer de comprendre et de s'appuyer sur une limite nette, comme un "nouveau corps" qui permettra de mûrir en sécurité et vitaliser son espace imaginaire qui est le substrat de l'expérience nourrissante de l'amour et du désir de vivre.

 

 
 
 
 

Thérapie intégrative transversale. Dépression Anxiété conscience et non dualité

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